L’association Appuis, qui mène des actions d’hébergement et d’accompagnement social et médico-social dans le Haut-Rhin, est l’une des bénéficiaires de l’opération Kit scolaire, issue de collectes auprès d’entreprises donatrices. Les mineurs non accompagnés sont en première ligne.
Les cartons de tailles différentes commencent à s’aligner le long du mur du bureau de ce service de l’ association Appuis (Accueil, prévention, protection, urgence, inclusion, santé-social) à Mulhouse. Ils se remplissent au fur et à mesure de cahiers, feutres, compas, sac d’école et même de la tenue de sport à la bonne taille et de baskets à la bonne pointure du destinataire. Quatre palettes pleines de fournitures pour l’école ont été réceptionnées cet été au siège de l’association, 5 rue Jules-Ehrmann, dans le cadre de la 14 e édition de l’opération Kit scolaire lancée par l’ association nationale Dons solidaires , qui collecte les articles auprès d’entreprises donatrices. Ils vont être redistribués dans les services au fur et à mesure de la connaissance des besoins des familles en difficulté, comme les réfugiés et demandeurs d’asile.
Classeurs souples et clé USB
Les éducateurs qui ont la charge chacun d’une vingtaine de mineurs non accompagnés (tous des garçons, séparés de la protection de leurs parents sur le territoire français) ont en main la liste fournie par les établissements scolaires pour la rentrée à venir. L’éducatrice Prune Poeuf a déjà préparé des trousses clé en main, remplie de leurs stylos, gommes et ciseaux et glissé d’autres articles, certains de seconde main et encore utilisables.
Elle sait que pour Pedro, qui va étudier au lycée des métiers Charles-Stoessel de Mulhouse, il faudra compléter l’essentiel par des classeurs souples qui ne figurent pas dans le Kit scolaire de Dons solidaires. Le set géométrique (équerre, règle, rapporteur, compas) est en revanche compris dans le lot fourni et pourra être ajouté dans le carton destiné à Sabawon, du lycée du Rebberg, aux côtés de la calculatrice et des pochettes transparentes requises. « De plus en plus, les établissements demandent des écouteurs, une souris et une clé USB, constate l’éducatrice. Les affaires scolaires peuvent coûter assez cher. »
Mohammad, originaire d’Afghanistan, a maintenant 19 ans. Il vit avec 305 € par mois au titre de l’allocation jeune majeur et ne touche pas l’allocation de rentrée scolaire. Il continue d’être accompagné par le service, qui lui a permis d’obtenir le diplôme d’études en langue française (Delf) au lycée polyvalent Amélie-Zurcher de Wittelsheim après son arrivée seul dans le pays. Prune Poeuf fera en sorte de l’aider à compléter son sac et poursuivre son CAP au lycée professionnel Ettore-Bugatti d’Illzach. Pour lui aussi, « le kit scolaire sera très individualisé, les professionnels d’Appuis constituent un kit personnalisé, précise Luc Verbesselt, directeur du dispositif Enfance et parentalité d’Appuis. Il sera bienvenu pour lisser un peu les effets de l’inflation. L’opération a pris de l’ampleur ces dernières années. »